Musique : Makoma renait et enflamme le Dôme de Paris, 25 ans après

Ils l’ont fait. Vingt-cinq ans après avoir marqué à jamais la musique gospel africaine, le groupe Makoma a signé hier soir un retour triomphal au Dôme de Paris, devant une salle archicomble. Un concert sold out, vibrant d’émotion, de foi et de souvenirs. Un moment suspendu dans le temps, où la musique est redevenue prière, célébration et transmission.

Sous un tonnerre d’applaudissements, Nathalie, Annie, Tutala, Duma, Pengani, Martin et Patrick Makoma ont foulé la scène tels des phénix renaissant de leurs cendres. Le public, venu des quatre coins du monde de Kinshasa à Amsterdam, en passant par Bruxelles et Londres a chanté en chœur les refrains intemporels de leur jeunesse : “Nzambe na Bomoyi”, “Napesi”, “Yoka”...

Le mythe Makoma ne s’est jamais éteint, il sommeillait.Nés dans une famille chrétienne congolaise installée aux Pays-Bas, les frères et sœurs Makoma avaient conquis la planète à la fin des années 1990 avec un son unique : un gospel moderne mêlant pop, R&B et rap en lingala. Leur message de foi et d’amour universel, porté par des harmonies puissantes, avait séduit bien au-delà des églises.

Groupe makoma dans les années 90

Mais la gloire avait un prix. Nathalie, la voix emblématique du groupe, s’était éloignée, cherchant à “redevenir simplement elle-même”. Après des années de silence, de doutes, puis de renaissance spirituelle, elle est revenue plus forte que jamais. Son album solo “Na Ndimi” (“Je crois”) et son titre “I Give You All” ont marqué un tournant : la chanteuse ne chante plus seulement pour le public, mais pour Dieu.

Nathalie Makoma sur scène de Dôme Paris devant un grand public lors du concert du groupe familiale du 24 octobre 2025

Hier soir, sur scène, l’émotion était palpable. “C’est un miracle d’être tous ensemble ce soir”, a confié Nathalie les larmes aux yeux, avant d’entonner Nzambe na Bomoyi sous une pluie de lumières dorées.La foule a vibré, crié, prié. Les fans, parfois trois générations réunies, ont redécouvert les voix fusionnelles qui avaient bercé leur jeunesse.

Ce concert, au-delà de la performance, était un acte de réconciliation familiale. Depuis le décès de leur mère en 2021, les Makoma se sont retrouvés, réconciliés, et ont choisi de renaître ensemble. Leur complicité retrouvée a explosé sur scène : Tutala au rap, Duma aux beats, Annie , Pengani et Nathalie en harmonie céleste et dans une alchimie intacte.

Le show a oscillé entre nostalgie et renouveau.Les classiques ont fait frissonner la salle, mais Makoma a aussi surpris avec de nouvelles compositions inédites, alliant gospel, afropop et sonorités électroniques.Le public a dansé, chanté, pleuré. “On n’est pas seulement venus chanter. On est venus témoigner que Dieu restaure ce qui est brisé” , a lancé Tutala dans un tonnerre d’applaudissements.

Ce retour n’est pas un simple come-back musical. C’est une renaissance spirituelle et artistique, un témoignage de foi, de résilience et de pardon. “Makoma, c’est plus qu’un nom, c’est une mission” dira Nathalie dans les coulisses.À 43 ans, elle rayonne d’une lumière apaisée, celle des âmes qui ont traversé la tempête.

Le groupe a annoncé une tournée mondiale à venir : Paris, Kinshasa, Londres, Amsterdam, puis Johannesburg.Un nouvel album collectif est également en préparation, promettant des collaborations internationales et un son résolument contemporain.

Makoma est bel et bien de retour ; plus mature, plus soudé, plus spirituel.Et s’il fallait une preuve que les miracles existent, le concert d’hier soir en fut un : celui d’une famille réconciliée, d’une musique ressuscitée, et d’un public rassemblé dans une même après, toujours debout, toujours inspirés.Leur message reste le même : “Nandimi” Je crois.

Yasmine Alemwa Ibango

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