Le débat autour de l’autisme et du paracétamol a pris une nouvelle tournure cette semaine. Après que Donald Trump a affirmé, sans preuve scientifique, que la consommation de paracétamol par les femmes enceintes et les nourrissons² serait la « cause de l’autisme », Barack Obama a réagi avec fermeté. Depuis Londres, l’ancien président américain a dénoncé des déclarations « fausses » et « dangereuses », y voyant une attaque directe contre la vérité et la santé publique.
Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Donald Trump a assuré que la FDA (Food and Drug Administration) allait « avertir les médecins » d’un prétendu « risque très élevé d’autisme » lié au paracétamol. Il a également ravivé de vieilles polémiques sur la vaccination des nourrissons.
Ces propos ont immédiatement été critiqués par la communauté scientifique, qui rappelle que le paracétamol reste, à ce jour, l’antidouleur et antipyrétique le plus sûr pendant la grossesse, l’aspirine et l’ibuprofène étant déconseillés. Plusieurs études de grande ampleur ont déjà réfuté toute corrélation directe avec l’autisme.
Depuis l’O2 Arena de Londres, Barack Obama a répondu avec vigueur. « Ces affirmations nuisent à la santé publique. Elles peuvent faire du mal aux femmes enceintes et provoquer de l’anxiété chez les parents d’enfants autistes », a-t-il averti, rappelant que l’autisme se situe sur un spectre large et que l’augmentation des diagnostics résulte aussi d’un élargissement des critères médicaux.
« Tout cela est une violence contre la vérité », a martelé l’ancien président, soulignant que la désinformation présidentielle peut avoir des conséquences concrètes : détourner les femmes enceintes de traitements sûrs, au détriment de leur santé et de celle de leur enfant.
Obama ne s’est pas arrêté à l’aspect médical. Il a élargi son propos à la crise démocratique américaine : « Nous avons été complaisants, pensant que nos valeurs fondamentales étaient acquises. Aujourd’hui, elles sont mises à l’épreuve », a-t-il déclaré.
L’ancien président dénonce une dérive populiste qui mine la confiance dans les institutions, la science et la démocratie. La polémique autour du « paracétamol-gate » devient ainsi un symbole : celui d’un climat politique où les faits sont relativisés, et où l’autorité politique empiète dangereusement sur le terrain scientifique.
La confrontation Obama-Trump dépasse la simple question du paracétamol. Elle reflète deux visions opposées : d’un côté, une approche basée sur la prudence scientifique et la défense des institutions ; de l’autre, une stratégie populiste qui capitalise sur la peur et la suspicion.
Dans un pays où les débats sur la vaccination, la santé des femmes et l’autisme sont hautement sensibles, ces sorties médiatiques pèsent lourd. Plus qu’une querelle entre deux présidents, c’est un bras de fer sur la vérité, la confiance publique et la place de la science dans la décision politique.
Yasmine Alemwa Ibango