Une étape potentiellement décisive dans la crise de l’est de la RDC se joue aujourd’hui à Doha. Pour la première fois depuis le début du conflit, le gouvernement congolais et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, entament des pourparlers directs sous la médiation du Qatar. Cette initiative survient dans un contexte humanitaire désastreux marqué par des combats incessants et une situation économique critique à Goma.
Cette rencontre cruciale fait suite au sommet de Doha en mars dernier entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, qui avait abouti à un engagement mutuel pour une trêve immédiate et la reprise des discussions dans le cadre des processus de Luanda et Nairobi. Le Qatar se positionne désormais comme un acteur clé, assumant le rôle de médiateur dans cette nouvelle tentative de dialogue.
Sur le terrain, cependant, la situation demeure alarmante. À Goma, la fermeture des banques a engendré une grave crise de liquidités, paralysant l’économie locale et exacerbant les difficultés quotidiennes des habitants déjà éprouvés par le conflit.
Malgré ce contexte tendu, la tenue de ces pourparlers directs à Doha représente une lueur d’espoir fragile. La médiation qatarie, discrète et nouvelle dans ce dossier, pourrait offrir un espace de discussion plus propice à des avancées concrètes, là où les initiatives régionales précédentes ont montré leurs limites. L’enjeu est de taille : parvenir à une désescalade durable, mettre fin aux souffrances des populations et ouvrir la voie à une résolution politique de la crise. L’attention de la communauté internationale est désormais tournée vers Doha, où les prochaines heures pourraient s’avérer déterminantes pour l’avenir de l’est de la RDC.
Pierre Kabongu
