Accord minier RDC–États-Unis : le Congrès américain exige plus des garanties

Cinq élus du Congrès américain interpellent la Maison Blanche sur l’opacité entourant un accord minier en cours de négociation avec la République démocratique du Congo. Alors que les États-Unis affirment leur soutien au processus de paix entre Kinshasa et Kigali, les parlementaires exigent des engagements clairs en matière de transparence, de justice sociale et de responsabilité humanitaire.

La signature, le 25 avril, d’une Déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda a ouvert la voie à une coopération accrue, incluant la reconnaissance mutuelle des souverainetés, le retour des réfugiés et une intégration économique régionale. En parallèle, des discussions sont engagées entre Washington et Kinshasa sur l’exploitation des minerais stratégiques congolais.

Cependant la RDC possède des ressources majeures en cobalt, lithium et tantale, au cœur des chaînes d’approvisionnement mondiales pour la transition énergétique. Mais dans l’est du pays, ces minerais sont souvent extraits dans des conditions alarmantes : travail des enfants, exploitation, violences et destruction de l’environnement.

Ces parlementaires redoutent que des investissements non encadrés aggravent les conflits plutôt que de contribuer à une paix durable. Ils demandent que tout accord inclue des normes strictes en matière de transparence, d’inclusion des communautés locales et de respect des droits humains.

Parallèlement, ils dénoncent la réduction brutale de l’aide humanitaire américaine en RDC, malgré une crise de grande ampleur. En 2025, plus de 21 millions de personnes nécessitent une assistance d’urgence. La suspension des programmes de santé et le rappel du personnel de l’USAID fragilisent encore davantage une population déjà exposée aux épidémies, à la faim et aux violences.

Pour ces élus, l’engagement américain ne peut se limiter à l’intérêt stratégique. Il doit s’ancrer dans une approche éthique, transparente et solidaire. Toute démarche de coopération économique, martèlent-ils, doit impérativement inclure des garanties concrètes pour les populations congolaises et des mécanismes de suivi rigoureux.

Yasmine Alemwa Ibango

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