mardi, avril 30, 2024
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Le Dg Patient Sayiba, libre de ses mouvements

Détenu abusivement au cachot du parquet général près la cour d’appel de Kinshasa/Gombe pour une affaire classée sans suite

Après 5 jours d’audition au Parquet de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, le directeur général de l’OGEFREM, Patient Sayiba a été libéré ce vendredi 18 septembre.

Il a été invité le lundi 14 septembre par le parquet général de la Gombe suite à une affaire pourtant classée sans suite en juillet dernier, où il a été arrêté juste après son audition.

Pourquoi a-t-il été arrêté ?

En juin dernier, une rumeur battait son plein sur les réseaux sociaux à propos d’un mandat d’arrêt fictif établi contre le Dg Patient Sayiba, et l’incriminant d’être en fuite à Tanzanie. Alors que le Dg de l’OGEFREM était bel et bien à Kinshasa dans son domicile.

Dans le temps, le parquet de la Gombe l’avait convoqué pour une audition concernant la gestion de deux projets. Il s’agit du port sec de Kasumbalesa et la mise en place d’un nouveau système de fiche électronique de renseignement à l’importation (FERI). Le choix du prestataire de ce dernier projet n’aurait pas été légal, alors que des fonds auraient disparu dans le projet du Port sec.

Au final, Patient Sayiba a été auditionné pendant quatre heures, le vendredi 26 juin 2020. De là, il a regagné librement son domicile après que le parquet n’ait rien trouvé de suspect. C’est alors que cette affaire a été classée sans suite pour des faits non établis à sa charge.

Justice ou règlement des comptes ?

En début septembre, le Directeur général SAYIBA, entreprend une série de nouvelle mise en place au sein de l’OGEFREM. Cependant, à l’issue du Conseils des ministres du vendredi 11 septembre 2020, il est affirmé que le Président Félix Tshisekedi a ordonné à certains ministres qui ont établi des mises en place au sein de certains établissements et services publics, notamment l’OGEFREM de rapporter ces décisions. Mais, aucune autre entreprise n’est nommée, l’OGEFREM étant finalement la seule épinglée.

« Ces mises en place sont faites en violation des instructions encore en vigueur à ce sujet », rapporte le compte rendu. Selon le Conseil des ministres, « lesdites mises en place qui sont intervenues sans une dérogation expressément accordée à la suite d’une demande motivée et justifiée par les besoins de fonctionnement de service surtout en cette période de lutte contre la Covid-19, créent des tensions sociales dans la mesure où elles portent en elles les germes de dissension et de subversion car, dans la plupart des cas, elles sont mal pensées ». 

Pourtant, selon certains hauts cadres de l’OGEFREM, il s’agit d’un groupe d’une dizaine de personnes écartées qui contestent leur éviction, au point d’instiguer l’affaire au niveau du Conseil des ministres, qui a vu le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, décider de suspendre, la semaine dernière, les mesures prises par Patient Sayiba.  

« Ces personnes ne cessent jour et nuit, de non seulement combattre l’équipe en place à l’OGEFREM, mais aussi, elles cherchent à déstabiliser le bon fonctionnement de notre Office. Le DG Sayiba paie régulièrement les cadres et agents, il a amélioré leurs conditions de travail, il a multiplié les recettes de l’entreprise et il rembourse les millions de dollars de dette que le DG Kikwa a laissé à l’entreprise », explique un cadre de l’OGEFREM.

Le lundi 14 septembre, Patient Sayiba reçoit une nouvelle invitation du Parquet. Aucun motif n’est communiqué. Il s’y présente le même lundi et fini donc par être détenu. Officiellement, le parquet continue toujours de l’interroger. A l’issue de la première journée, où deux inspecteurs l’ont longuement interrogé sur les mêmes faits que durant sa première audition ayant entraîné le classement de l’affaire. Dominique Ilunga, Directeur financier de l’OGEFREM, débarque au parquet. Il n’a même pas eu le temps d’être auditionné, mais placé déjà en détention.

Laurent Onyemba, un des avocats de Patient Sayiba, estime de son côté que cette affaire est purement politique. « Dans l’affaire Ogefrem,  je reste formel, la détention de Patient Sayiba est illégale. Sans de faits nouveaux, la révocation de sa propre décision de classement sans suite est injustifiée par le PG/Gombe n’est pas motivée », fait-il remarquer.  

D’après l’intersyndicale, « cet alibi pour sa détention est l’œuvre de deux anciens agents de sécurité du RCD-Goma, dans le cercle rapproché du chef de l’Etat, qui ne cesse de déstabiliser et terroriser les mandataires publics. Le DG Patient Sayiba de l’Ogefrem est leur victime, actuellement retenu au parquet général de la Gombe. Pour n’avoir pas accepté leur client moins rassurant, ces deux agents ont juré à Patient Sayiba de lui faire voir toutes les couleurs du pouvoir ».

En outre, selon nos informations, un prestataire recalé le projet de FERI aurait proféré de menaces contre la direction de l’OGEFREM. « Nous savons que cette affaire émane des gens qui s’acharnent sur notre DG. Nous savons qui ils sont. Ils ont déjà ouvertement menacé d’en finir avec lui, en faisant savoir qu’ils ont des contacts hauts placés à la présidence », révèle un proche du Directeur général de l’OGEFREM.

Le camp de Patient Sayiba n’hésite pas de dénoncer les actions de personnes mal intentionnées, des oisifs et profanes habitués à la loi du moindre effort qui se font passer pour des intouchables, qui évoquent un prétendu détournement en critiquant la gestion du projet port sec de Kasumbalesa sans en connaître les tenants et les aboutissants.

Déclenchement d’une grève de revendication au sein de l’OGREFREM

Depuis mardi, les bureaux de l’OGEFREM restent fermés. Agents, hauts cadres, y compris l’Intersyndical, ont apporté leur soutien au Directeur général. Cette société publique, qui s’occupe notamment de fiches de Renseignements Électronique à l’importation, a perturbé les services douaniers congolais à cause de cette revendication. En tant que bon gestionnaire, le Dg Patient Sayiba a remercié tous les travailleurs pour leur soutien et les a demandés de reprendre le travail.   

Prenons le cas de l’agence de Beni, dans le Nord-Kivu, des agents de l’OGEFREM ont fait diffuser des vidéos les montrant en train de sceller leurs bureaux, tout en affichant un message de soutien au Directeur général. ALubumbashi aussi, les bureaux de l’OGEFREM sont également restés fermés toute la journée.

Qu’à cela ne tienne, les agents et cadres de l’Ogefrem ne comptent pas restés bras croisés face à cette situation. Ils annoncent des actions de grande envergure jusqu’à ce que leur Directeur Général soit relâché et lavé de tous soupçons.

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