Dans un contexte de relations bilatérales tendues entre les Etats-Unis et son pays, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a nommé ce lundi Mcebisi Jonas, ancien vice-ministre des Finances, au poste d’envoyé spécial aux États-Unis. Cette nomination intervient après l’expulsion de l’ambassadeur sud-africain par l’administration Trump le mois dernier.
Le successeur lointain de Nelson Mandela a souligné que cette nomination vise à reconstruire les relations avec les États-Unis, qui se sont détériorées depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. L’actuel président américain avait accusé le gouvernement sud-africain de maltraiter la minorité blanche et critiqué sa politique étrangère, la qualifiant d’anti-américaine. En février, il avait même signé un décret réduisant le financement américain à l’Afrique du Sud.
Les critiques de M. Trump se sont poursuivies le week-end passé sur Truth Social, où il a remis en question la pertinence de tenir le sommet du G20 en Afrique du Sud, comme prévu. Il a réitéré son affirmation selon laquelle l’Afrique du Sud autorisait la saisie des terres des fermiers blancs, les accusant de les tuer, eux et leurs familles. Le gouvernement sud-africain a fermement nié ces allégations, les qualifiant de fausses informations.
L’administration Trump avait également critiqué l’Afrique du Sud pour avoir saisi la Cour internationale de justice d’une plainte accusant Israël de génocide à l’encontre des Palestiniens de Gaza, la qualifiant de politique étrangère anti-américaine et de soutien au Hamas et à l’Iran.
L’ambassadeur sud-africain aux États-Unis, Ebrahim Rasool, a été expulsé en mars après avoir tenu des propos controversés sur M. Trump lors d’un séminaire en ligne. Il avait déclaré que M. Trump lançait « un assaut contre ceux qui sont au pouvoir » et que le mouvement « Make America Great Again » était en partie le résultat d’un « instinct suprématiste ».
Par ailleurs, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, l’avait qualifié de « politicien raciste » et l’avait déclaré persona non grata.
Toutefois, l’Afrique du Sud n’a pas encore nommé de nouvel ambassadeur aux États-Unis pour véritablement réchauffer les relations entre les deux pays.
Yasmine Alemwa Ibango