Déjà affaibli par la guerre et les crises humanitaires, le Sud-Kivu vit une nouvelle tragédie. Après les pluies diluviennes de la nuit du 8 au 9 mai, le village de Kasaba, dans le territoire de Fizi, est englouti. Le dernier bilan officiel fait état de 114 morts, des dizaines de disparus, et des milliers de sinistrés sans abri.
Le drame s’aggrave dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ce lundi 12 mai, les autorités provinciales du Sud-Kivu ont confirmé un nouveau bilan tragique des inondations survenues la semaine dernière dans le village de Kasaba, dans le territoire de Fizi : 114 personnes ont perdu la vie, dont 49 enfants. Le précédent bilan, publié le week-end dernier, faisait état de 61 morts.
Le porte-parole du gouvernement provincial, Didier Kabi, a précisé que les pluies torrentielles accompagnées de vents violents ont provoqué le débordement des rivières Kasaba et Bekya, causant des dégâts considérables. Plus de 150 habitations ont été détruites, des dizaines de personnes sont toujours portées disparues, et les opérations de recherche se poursuivent dans des conditions extrêmement difficiles.
Informée de la situation, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a réagi rapidement. Dans un communiqué officiel, elle a exprimé sa vive préoccupation face à cette catastrophe et a instruit le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur de coordonner les secours sur place, en appui aux services provinciaux.
« Tout est mis en œuvre pour une prise en charge efficace des victimes. Le Gouvernement est aux côtés des blessés, des sinistrés, et des familles endeuillées », a-t-elle déclaré, tout en appelant à la solidarité nationale.
Le tableau dressé par les autorités locales est alarmant. En plus des décès, plus de 30 personnes blessées, dont de nombreux enfants et femmes, sont prises en charge dans des conditions précaires. Les inondations ont ravagé des champs agricoles, compromis l’alimentation des familles et perturbé l’activité scolaire dans toute la zone.
Le gouverneur de la province, Jean-Jacques Purusi, alerte sur une crise humanitaire imminente : « La majorité des sinistrés n’a ni abri, ni accès à l’eau potable, ni soins médicaux. Les risques de maladies hydriques, d’infections respiratoires et de malnutrition sont très élevés. »
Face à cette urgence, il appelle à une mobilisation rapide de l’aide humanitaire, notamment des vivres, des biens non alimentaires, des abris temporaires et des équipements médicaux. Il invite les organisations locales et internationales à intervenir sans délai.
Ce nouveau drame rappelle les terribles inondations de mai 2023 dans le territoire de Kalehe, où 170 personnes avaient perdu la vie. Comme à l’époque, des infrastructures ont été emportées, les routes coupées, et les secours ralentis par la géographie difficile de la région.
Alors que les pluies persistent et que les besoins augmentent, les habitants de Kasaba attendent toujours une aide à la hauteur du drame qu’ils traversent. Pour eux, chaque heure compte.
Yasmine Alemwa Ibango
