Kinshasa : l’armée en renfort pour désengorger la capitale

À partir du 29 septembre, les militaires des FARDC seront déployés dans les rues de Kinshasa. Objectif : épauler la police dans la régulation du trafic routier et tenter de mettre fin aux embouteillages monstres qui asphyxient la capitale.

Réunis le 24 septembre autour du vice-Premier ministre de l’Intérieur, les responsables de la Police Nationale Congolaise, PNC et de la Police de Circulation Routière (PCR) ont validé une série de décisions, notamment :

  • Interdiction des taxis-motos au Centre-ville ;
  • Casques obligatoires pour conducteurs et passagers ;
  • Contrôles renforcés avec l’appui de la 14ᵉ région militaire.

« Nous avons reçu des instructions fermes pour réduire considérablement les embouteillages à Kinshasa », a confirmé le commissaire provincial de la police de la ville de Kinshasa, Israël Kantu Bakulu.

Chaque jour, des milliers de Kinois passent des heures coincés dans le trafic. Les trajets les plus simples se transforment en véritables épreuves.

Les conséquences sont lourdes : perte de temps, stress, pollution et insécurité accrue dans les bouchons.

Si l’armée vient épauler la police, c’est que le problème est profond. Les embouteillages de Kinshasa sont alimentés par :

  • Des infrastructures insuffisantes pour une ville de plus de 15 millions d’habitants.
  • Un parc automobile vétuste, des véhicules dépassant plus de vigtaine d’années et souvent hors normes.
  • L’absence de transport public structuré, obligeant les habitants à recourir aux taxis-bus et taxis-motos facilitant le système dit : « demi- terrain »
  • L’incivisme routier et la corruption des agents

En parallèle, le ministère provincial des Transports a lancé une autre mesure : le contrôle technique obligatoire du 29 septembre au 3 octobre.

« Tout contrevenant s’exposera aux sanctions prévues par la loi », prévient le ministre provincial des Transports, Amisso Yoka Lumbila Bob.

La Régie des fourrières et du contrôle technique, nouvellement créée, sera chargée de cette opération visant à assainir le parc automobile et réduire la pollution.

Reste la grande question : ces décisions suffiront-elles à désengorger Kinshasa et surtout à mettre fin au phénomène appelé : « embouteillage» ?
Sans nouvelles routes, sans un véritable système de transport
public et sans lutte efficace contre la corruption routière, beaucoup craignent que le problème ne soit simplement déplacé plutôt que résolu.

En attendant, les Kinois observent. Entre espoir et scepticisme, chacun attend de voir si l’armée pourra vraiment amener de l’ordre dans le chaos des routes de la capitale. Comme quoi, qui vivra verra !

Yasmine Alemwa Ibango

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici