Le mouvement islamiste et nationaliste palestinien, le Hamas, traverse le moment le plus dur depuis sa création, menaçant même son existence.
Constitué d’une branche politique et d’une autre armée, le Hamas qui a déclenché en octobre 2023, la guerre contre Israël, tuant au moins 1 200 personnes, dont 37 enfants et blessant plus de 7 500 personnes, est vraisemblablement essoufflé.
Cependant si à ce jour, on estime que 59 personnes sont encore retenues en otage par ce groupe armé, du côté palestinien, le ministère de la Santé de la bande de Gaza dirigée par le Hamas fait état d’un lourd bilan de plus de 38 000 morts.
Hamas à bout de souffle ?
Selon un rapport du Wall Street Journal, cité par la chaine israélienne i24 News, le groupe armé fait face à une grave crise de liquidités après l’interruption de l’aide humanitaire et l’élimination de ses agents financiers.
Ce journal affirme que le mouvement islamiste et nationaliste palestinien fait face à une crise financière majeure qui l’empêche désormais de verser les salaires de ses membres.
« C’est une crise majeure pour le Hamas. Ils dépendaient principalement de l’aide revendue sur les marchés noirs contre des espèces », explique Momen al-Natour, avocat palestinien du centre de Gaza, cité par le journal américain qui a poursuivi en attestant que l’organisation « terroriste » se retrouve pratiquement sans ressources après une série d’éliminations ciblées et l’arrêt de l’aide humanitaire que le groupe avait l’habitude de détourner et de revendre avec profit aux habitants de Gaza.
D’après des sources du renseignement, les paiements ont cessé pour de nombreux employés du gouvernement, et même les hauts responsables du Hamas ont commencé à ne recevoir que la moitié de leur salaire dès la mi-Ramadan.
« Le salaire moyen des militants du Hamas s’élevait à 200-300 dollars mensuels. Avant la guerre, le Hamas recevait des transferts mensuels de 15 millions de dollars du Qatar, qui collectait également des fonds en Afrique occidentale, en Asie du Sud et même en Grande-Bretagne, constituant une réserve d’environ 500 millions de dollars pour l’organisation », révèle la chaine israélienne.
Par ailleurs, des sources arabes et occidentales, la majeure partie de cet argent se trouve maintenant en Turquie.
« Même s’ils disposent de grandes quantités, leur capacité à les distribuer est très limitée ». Les méthodes habituelles du Hamas pour effectuer les paiements – via des messagers ou des points dédiés dans la bande de Gaza attireraient l’attention pendant les combats », a précisé Eyal Ofer, chercheur spécialiste de l’économie gazaouie qui estime qu’il reste environ 3 milliards de dollars en espèces à Gaza.
Une organisation déboussolée
Selon plusieurs experts, l’élimination ciblée d’agents financiers clés, comme Said Ahmed al-Abd al-Hadri, changeur central du Hamas, a également contribué à cette crise financière.
« Cette situation de pénurie signale un dysfonctionnement organisationnel profond au sein du groupe, qui peine maintenant à recruter de nouveaux combattants sans pouvoir leur offrir de rémunération », souligne Eyal Ofer cité par le médias de l’Etat hébreu.
Richardo NGOYI