Coopération Chine–États-Unis : Pékin et Washington sur le point de signer un accord commercial qui peut changer la donne mondiale

La Chine a annoncé ce vendredi 27 juin avoir confirmé les modalités d’un accord commercial majeur avec les États-Unis, marquant une accalmie dans une guerre économique qui menaçait l’équilibre du commerce mondial.

À l’issue de plusieurs semaines de discussions intenses, d’abord à Genève en mai, puis à Londres à la mi-juin, les deux puissances ont trouvé un terrain d’entente autour d’un cadre d’application désormais validé, signé et scellé, d’après Washington qui souligne que l’accord repose sur des engagements réciproques.

Pékin s’est engagé à accélérer l’examen et l’approbation des demandes d’exportation de produits stratégiques soumis à contrôle, notamment les terres rares, ces métaux cruciaux pour l’industrie des smartphones, des éoliennes et des véhicules électriques. En retour, les États-Unis ont promis de lever une série de mesures restrictives à l’encontre de la Chine, dont certaines pesaient lourdement sur les exportateurs chinois depuis le début de l’année.

Derrière cette annonce se cache un enjeu majeur : l’accès aux terres rares. Premier producteur mondial, la Chine avait fortement ralenti ses flux à l’international depuis avril, exigeant un permis d’exportation pour sept types de ces métaux essentiels. Ce durcissement avait été perçu comme une riposte stratégique face à la montée des droits de douane américains sur les biens chinois. Pour Washington, la priorité absolue était de garantir un accès sécurisé à ces ressources vitales pour ses industries technologiques et militaires.

Jeudi, le président Donald Trump s’est félicité publiquement de la signature d’un accord, évoquant un tournant dans les relations commerciales sino-américaines. Le ton est désormais à l’apaisement, même si les précédents rappellent que les engagements doivent être suivis de résultats concrets. En effet, des accusations récentes portées par des responsables américains faisaient état d’un manque de coopération de la part de Pékin, notamment sur la délivrance de licences d’exportation.

La déclaration de la Maison Blanche laisse entrevoir un possible report de la date butoir du 9 juillet, qui devait marquer l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane sur les importations provenant de dizaines de pays. Ce sursis témoigne d’une volonté de désescalade, mais aussi de prudence, tant l’économie mondiale reste vulnérable aux tensions géopolitiques.

Cet accord est plus qu’une simple pause dans un conflit tarifaire : il pourrait ouvrir la voie à un nouvel équilibre commercial entre deux géants interdépendants. Reste à voir si les paroles se transformeront en actes, et si cette trêve fragile pourra réellement inaugurer une ère de coopération durable. Dans un monde fracturé par les rivalités économiques et les chocs climatiques, l’heure n’est plus aux guerres commerciales, mais aux compromis responsables.

Yasmine Alemwa Ibango

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