Le Bureau de la Gestion et du Budget de la Maison Blanche (OMB) a ordonné aux agences fédérales de « supprimer et d’interdire les installations de l’application TikTok » sur leurs appareils ou ceux gérés par elles, et d’ « interdire le trafic internet » depuis ces appareils vers l’application d’ici 30 jours.
Les législateurs américains qui considèrent l’application comme une menace à la sécurité nationale, avaient voté fin décembre 2022 une loi qui a été ratifiée par le président Joe Biden interdisant l’usage du réseau social chinois, TikTok sur les appareils des fonctionnaires.
Shalanda Young, directrice du bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche, qui a signé ce mémorandum, précise que cette interdiction ne concerne pas les entités américaines qui ne dépendent pas du gouvernement fédéral et des particuliers qui utilisent TikTok.
Par ailleurs, l’Union pour les Libertés Civiles déplore cette décision (ACLU) et estime que cette nouvelle loi revient de facto à interdire TikTok, réseau détenu par l’entreprise chinoise, Byte Dance.
« Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d’expression. Nous avons le droit d’utiliser TikTok et d’autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier », a déclaré Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l’ACLU, dans un communiqué.
Cette interdiction du gouvernement fédéral américain intervient 3 ans après celle de l’Inde depuis 2020.
Il y a quelques jours, soit le 23 février dernier, la commission européenne a interdit TikTok à son personnel pour selon elle, « protéger » l’institution.
Le gouvernement Canadien qui évoque « un niveau de risque inacceptable pour la vie privée et la sécurité nationale» a lui aussi, annoncé lundi 27 février qu’il bannissait TikTok des appareils mobiles à compter du mardi 28 février 2023.
Selon les observateurs, ces différentes puissances mondiales craignent l’utilisation de cette plateforme par leurs officiels, de peur que Pékin (la Chine) n’accède aux données d’utilisateurs du monde entier.
De son côté, TikTok, la plateforme des vidéos courtes et virales, très prisée des jeunes, avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d’utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.
Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de « We Are Social » sur l’évolution du numérique, publié en janvier.
Richardo Ngoyi
