Le Village des Opportunités, lancé par le ministère de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique et inauguré par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, ambitionne de rapprocher les jeunes des institutions publiques et des partenaires privés. Cette initiative de trois jours propose aux participants de présenter leurs projets devant un jury, de suivre des panels thématiques, de participer à des ateliers pratiques et de profiter de sessions de réseautage.
Si l’intention est louable, la première journée a révélé des écarts entre promesses et réalité. Selon plusieurs jeunes présents, les activités prévues ont été éclipsées par des animations périphériques, telles que ventes de pagnes, distribution de cartes SIM et concerts sponsorisés. Le manque de clarté sur les profils et secteurs ciblés a laissé certains participants frustrés, d’autres constatant un certain élitisme favorisant les jeunes instruits et francophones.
Certains jeunes ont souligné la nécessité de numériser la plateforme, afin de permettre un accès équitable aux participants des provinces et éviter une concentration uniquement sur Kinshasa.
Le deuxième jour, en cours ce 4 décembre, s’articule autour de :
Matinée (09h00 – 12h00) : accueil, séances d’accompagnement sur l’employabilité, l’entrepreneuriat et l’orientation, immersion dans les stands métiers et démonstrations pratiques.
Après-midi (13h10 – 16h00) : panels thématiques et ateliers pratiques sur l’accès à l’emploi, la formation continue et l’alignement des compétences avec le marché.
Soirée (18h00 – 22h00) : remise des prix, animations et concert de clôture.
Des ateliers spécialisés sont proposés, incluant pilotage de drones, marketing digital, formalisation au GUCE et accompagnement à l’élaboration de plans d’affaires.
Le Village des Opportunités illustre une ambition réelle du gouvernement et du MJEP pour favoriser l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes. Toutefois, la mise en œuvre révèle des failles organisationnelles et communicationnelles qui peuvent limiter l’impact concret de l’initiative. La réussite dépendra de la capacité des organisateurs à :
- Clarifier les profils et secteurs ciblés pour chaque journée.
- Communiquer de manière transparente et précise pour éviter confusion et désinformation.
- Créer une plateforme numérique pour inclure les jeunes des provinces et assurer un accès équitable.
Prioriser la pertinence des ateliers et panels face aux distractions et animations périphériques.
Malgré ces limites, le Village offre des occasions tangibles pour les jeunes préparés et motivés. La réussite de leur participation dépendra de leur préparation : CV à jour, projet rédigé et prêt à présenter, capacité à échanger lors des ateliers et panels, et esprit critique pour identifier les opportunités réellement utiles.
Cette initiative pourrait devenir un véritable levier pour la jeunesse congolaise si les prochaines éditions corrigent les défaillances constatées et réussissent à transformer les promesses en opportunités concrètes et accessibles à tous.
Yasmine Alemwa Ibango
