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Namibie : le premier pays au monde dirigé par trois femmes aux plus hautes fonctions de l’État

 C’est une première mondiale : la Namibie devient le seul pays où trois femmes occupent les plus hautes fonctions du pouvoir  la présidence de la République, la vice-présidence et la présidence du Parlement. Une révolution politique et symbolique pour ce pays d’Afrique australe qui redéfinit les codes du leadership.

À 72 ans, ccccc vient d’entrer dans l’histoire en devenant la première femme présidente de Namibie et la deuxième femme élue au suffrage direct sur tout le continent africain.

Surnommée “NNN”, le chef d’État a remporté une victoire éclatante, récoltant plus du double des voix de sa rivale. Son élection a marqué un tournant historique dans une région encore largement dominée par les hommes.

« Si tout se passe bien, ce sera un bon exemple. Mais si quelque chose tourne mal, on dira : regardez les femmes ! », confiait-elle à la presse, consciente du poids symbolique de son mandat.

Sous sa présidence, le pays affiche un gouvernement inédit : des femmes à la vice-présidence et à la tête du Parlement, et huit ministres femmes sur quatorze, à des postes clés comme les Finances, la Santé, l’Éducation ou les Affaires étrangères.

Née en 1952 dans un petit village du nord de la Namibie, neuvième d’une fratrie de treize enfants, Nandi-Ndaitwah grandit sous l’occupation sud-africaine.

À seulement 14 ans, elle rejoint la Swapo, le mouvement de libération contre le régime d’apartheid. Emprisonnée, puis contrainte à l’exil, elle poursuit son engagement depuis la Zambie et la Tanzanie, avant de se former au Royaume-Uni en diplomatie et relations internationales.

Après l’indépendance en 1990, elle devient la première femme ministre de la Condition féminine et de la Protection de l’enfance, avant d’occuper plusieurs portefeuilles majeurs : Information, Environnement, Affaires étrangères et Vice-présidence.

Femme de convictions, elle est aussi à l’origine de la loi sur la lutte contre la violence domestique adoptée en 2002, malgré la résistance de certains députés masculins.

La Namibie, pays jeune et riche en ressources naturelles, reste confrontée à des inégalités criantes : 44 % des jeunes de 18 à 34 ans sont au chômage, et 70 % des terres agricoles demeurent entre les mains d’agriculteurs blancs, héritage direct du colonialisme.

Autre dossier brûlant : les négociations avec l’Allemagne autour du génocide des Ovaherero et des Nama (1904-1908), reconnu par Berlin mais encore loin d’une réparation réelle. Malgré une promesse d’aide de 1,34 milliard de dollars, les descendants des victimes réclament des excuses officielles et la restitution de leurs terres ancestrales.

Chrétienne fervente, Nandi-Ndaitwah se défend d’être féministe : elle préfère parler d’égalité dans l’action. « Les femmes peuvent diriger avec compétence et compassion. Nous devons le prouver par le travail », affirme-t-elle.

Loin des dorures du pouvoir, elle dit aimer cuisiner, cultiver la terre et passer du temps avec ses petits-enfants “une vie simple et naturelle”.

Mais à Windhoek la capitale, la présidente et son équipe savent que les attentes sont immenses : redresser l’économie, apaiser les fractures sociales et prouver que le pouvoir féminin peut aussi être un pouvoir de transformation.

En plaçant trois femmes au sommet de l’État, la Namibie ne se contente pas de briser un plafond de verre : elle enfonce les portes de l’histoire.

Pour des millions de femmes africaines, cette victoire est plus qu’un symbole ; c’est une promesse. Celle d’un avenir où le leadership féminin ne sera plus une exception, mais une évidence.

Yasmine Alemwa Ibango

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