Au Canada, l’histoire de Jonathan Kiese Umba, 27 ans, soulève un mélange d’incompréhension et de tension. Arrivé en 2019 avec l’espoir d’échapper à la tourmente politique en République Démocratique du Congo, ce jeune homme fait aujourd’hui face à un compte à rebours implacable : il doit quitter le territoire avant le 2 septembre 2025, sous peine d’expulsion forcée.
Les autorités québécoises affirment que Jonathan Kiese serait lié à Bundu Dia Kongo (BDK), un mouvement politico-religieux interdit en RDC pour ses activités qualifiées de subversives. Une enquête migratoire a établi sa participation à une marche contre le pouvoir en place à Kinshasa, ce qui, pour les services d’immigration, suffit à le disqualifier du statut de réfugié, selon les critères canadiens.
Pour Jonathan, cette interprétation est injuste. Il assure avoir quitté son pays pour fuir de véritables persécutions politiques et redoute de retourner dans un environnement où il se sent en danger. Mais, Ottawa doute du caractère strictement personnel de ces menaces, estimant que son engagement politique dépasse la sphère privée.
Alors que la date fatidique approche, la question demeure : expulser un homme vers un pays où il affirme craindre pour sa vie, est-ce rendre justice… ou fermer les yeux sur des réalités plus sombres ?
Yasmine Alemwa Ibango
