Moins d’un mois après la signature des accords de paix de Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, la réalité du terrain vient déjà questionner leur portée. La reprise des violences dans l’Est de la RDC, notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et avec la prise récente de la ville d’Uvira, suscite une vive inquiétude au sein de la région des Grands Lacs.
L’Angola, acteur diplomatique central du processus de paix de l’accord, a publiquement exprimé sa préoccupation face à cette dégradation sécuritaire. Dans une déclaration officielle rendue publique le lundi 29 décembre, Luanda a dénoncé les attaques contre les populations civiles et a averti sur les risques d’un effritement rapide des engagements pris à Washington.
Pour les autorités angolaises, ces violences constituent un signal alarmant, car elles interviennent à un moment critique, alors que l’accord signé le 4 décembre 2025 était censé marquer un tournant décisif vers l’apaisement des tensions entre Kinshasa et Kigali. La présence du président angolais João Lourenço parmi les huit chefs d’État signataires avait alors symbolisé un fort soutien africain à la recherche d’une solution durable.
« La paix ne se décrète pas, elle se construit », souligne implicitement le message angolais, qui rappelle que les textes signés n’ont de valeur que s’ils sont respectés sur le terrain.
Luanda insiste sur la nécessité d’une application rigoureuse des engagements, notamment en matière de cessation des hostilités et de protection des civils.
Au-delà de la condamnation, l’Angola appelle à une prise de responsabilité collective. Les parties impliquées sont exhortées à redoubler d’efforts pour éviter une nouvelle spirale de violences, alors que les populations de l’Est de la RDC paient déjà un lourd tribut humanitaire.
Cette position place également la communauté internationale face à ses propres engagements. En tant que témoin de l’accord, l’Angola estime que le suivi et l’accompagnement du processus de paix ne peuvent se limiter à une signature solennelle. Ils exigent un mécanisme de contrôle crédible et une volonté politique constante.
L’alerte de Luanda intervient dans un contexte régional extrêmement sensible, où chaque regain de violence menace l’équilibre précaire des Grands Lacs. Elle rappelle que la stabilité de l’Est de la RDC dépasse les frontières congolaises et engage l’ensemble des États de la région.
En dénonçant publiquement les événements récents, l’Angola envoie un message clair : l’accord de Washington est désormais à l’épreuve des faits. Sa réussite ou son échec dépendra moins des déclarations que de la capacité des acteurs à traduire leurs promesses en actions concrètes, au bénéfice des civils et de la paix durable.
Alemwa Ibango Yasmine




