Les Etats-Unis et le Vietnam ont signé dimanche 10 septembre à Hanoï, un « partenariat stratégique » après plusieurs années de méfiance.
Les deux Etats « apeurés » de l’influence croissante de la Chine dans la région de l’Asie du Sud-Est, cherchent à « resserrer » leurs liens. Les signatures de deux Chefs d’Etats, notamment Joe Biden et Võ Văn Thưởng sont une annonce hautement symbolique, accompagnée d’une série d’accords commerciaux.
En acceptant de réchauffer ses relations avec les USA, le Vietnam qui, depuis le 2 mars 2023 est dirigé par Võ Văn Thưởng, a donc décidé de franchir le pas et de décerner aux américains le rang le plus élevé dans la sphère diplomatique. Un statut de partenaire stratégique que le Vietnam réservait jusque-là à quatre autres pays : la Russie, l’Inde, la Corée du Sud et la Chine.
C’est dans la même logique que le président américain qui est arrivé hier dimanche dans la capitale, entame ce lundi 11 septembre, sa deuxième journée de visite dans la république socialiste du Viêt Nam.
Selon les experts, au-delà des annonces de bonne volonté et de coopération diverses tant souhaitées par les Etats-Unis, une autre idée se cacherait derrière. Pour beaucoup d’observateurs, l’objectif américain est de contrer les ambitions chinoises dans la région indopacifique. Les États-Unis chercheraient à endiguer avec cet accord, les ambitions territoriales chinoises en mer de Chine. Un sujet crucial pour le Vietnam, qui dénonce régulièrement les incursions de navires chinois dans sa zone exclusive.
Malgré cela, le Vietnam, fidèle à sa diplomatie dite « du bambou » est également soucieux de ne pas se faire l’ennemi de son grand voisin, la Chine.
Depuis 1995, tous les présidents américains sont passés par le Vietnam. Mais cette visite de Joe Biden est annoncée comme une étape spectaculaire dans les relations entre ces deux anciens ennemis, selon les mots du conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Mais le réchauffement à ses limites. Le Vietnam tient à sa neutralité dans la rivalité diplomatique qui oppose la Chine et les États-Unis.
Il convient de souligner que l’Asie du Sud-Est est une région au carrefour des grandes puissances du monde contemporain : forte de 685 millions d’habitants, elle est un ensemble de 11 pays dont les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie, le Myanmar, le Cambodge la Thaïlande ou encore la République socialiste du Vietnam se trouve aujourd’hui en première ligne de la guerre d’influence que certains appellent d’ores et déjà la « néo-guerre froide » entre les États-Unis et la Chine.
Richardo Ngoyi
