vendredi, mai 17, 2024
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Willy MISHIKI, le métronome

« … Avec le président Félix Tshisekedi, on sent l’avenir »

Très jeune, Willy MISHIKI a fait son entrée dans la politique en tant qu’un révolté de la société, qui s’est vite intéressé aux organisations de contestation qui l’ont inspiré jusqu’à intégrer l’UDPS. Aujourd’hui, Président du parti politique « Union nationale des nationalistes », UNANA, implanté dans 21 provinces de la RDC. Willy MISHIKI est un homme politique très engagé, qui est passé par l’école politique UDPS, où il a milité pour le peuple congolais et pour un Congo nouveau. De l’UDPS pour le gouvernement Kabila, ensuite il a rejoint LAMUKA.

Son aspiration au changement l’a amené à adhérer dans un groupement structuré avec une grande vision, qui n’est rien d’autre que l’AFDC. À ce jour, Willy MISHIKI fait partie de l’Union sacrée, et croit à un avenir glorieux pour le Congo avec l’actuel Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

C’est au cours d’une interview exclusive avec le magazine international RD CONGO-MONDE qu’il parle de sa carrière politique …

RD Congo-Monde : Quels sont les faits marquants de votre parcours politique ?

WILLY MISHIKI : Je suis né d’une famille modeste, quoique ce fût une famille royale, mais cela ne représentait en aucun cas une richesse. Donc, j’ai grandi dans des conditions très difficiles, en faisant tous les métiers que vous pouvez imaginer.

J’ai perdu mon père très tôt, et j’étais obligé d’assurer les responsabilités au niveau de ma famille et de notre groupement (Niangara). J’ai hérité de ce trône juste après la mort de mon père. Je dois dire que j’ai eu un parcours turbulent. J’ai touché à tout. Déjà à l’âge de 16ans, j’étais engagé politiquement, puisque j’étais un révolté de la société. Je n’avais aucun engagement politique, mais j’ai évolué dans le Mobutisme.

Après, j’ai commencé à m’intéresser à toutes les organisations de contestation de l’époque. Et lorsque l’UDPS a été créé, j’ai rejoint ces leaders qui m’inspiraient par leur vision d’un Congo nouveau. Arrivé à l’Université de Kinshasa, nous avons créé une cellule clandestine qui était dirigée par Pierre Loya. Nous avons mené un combat dans la clandestinité, mais à cette période, je n’étais pas encore un des leaders, et les autres appelaient« l’enfant terrible ».

Un jour, nous sommes allés à Limete chez le président Kibassa Maliba pour lui demander de nous donner ses photos portant une cravate, sur lesquelles nous écrirons « Kibassa Maliba, président de la RDC », alors que le port de la cravate était interdit. À cette époque, c’était le monopartisme (partie unique), donc le MPR. Tout celui qui avait un papier symbolisant l’UDPS, était un homme à abattre pour Mobutu.

Tous mes collègues avaient refusé de prendre ces photos, et moi je les avais pris pour les apporter au campus. La même nuit, vers 1heure du matin, j’ai placé la photo de l’UDPS devant le bureau du recteur de l’époque, qui était un cadre de service du conseil en matière de sécurité.

J’ai pris la peinture et j’ai commencé à écrire sur les murs de chaque faculté : « l’UDPS gagnera » et « abat le Mobutisme ».

En rentrant dans la chambre, j’étais sûr de n’être vu de personne, mais j’avais oublié que partout où j’étais passé, la peinture avait laissé des traces. Les policiers m’avaient retrouvé juste en suivant les traces de peinture, pour me ligoter et m’amener au camp Mobutu pour être ensuite torturé.

Vous avez grandi à l’UDPS, mais quelque temps après vous avez migré vers le camp de Kabila. Qu’est-ce qui a déclenché ce grand shift ? 

D’abord, il ya lieu de signaler que j’étais dans la délégation des chefs coutumiers de la conférence nationale souveraine. Donc, Kibassa et Etienne m’utilisaient pour convaincre les autres délégués, notamment de la société civile. L’UDPS n’avait que  4 délégués et Mobutu avait créé plusieurs  associations pour qu’au moment du vote, l’UDPS échoue. Il était entendu que le Premier ministre devrait provenir de la conférence nationale.

C’est pendant ma mission de convaincre les autres que j’ai rencontré Pierre Lumbi, Modeste Bahati, Martin Fayulu, Mubake, que j’ai convaincu  d’accepter d’organiser une réunion avec Kibassa et Etienne, jusqu’à ce qu’ils ont tous accepté de s’allier à l’UDPS. Contrairement à la stratégie de Mobutu, nous avons renversé la vapeur et on a eu la majorité.

Vu que l’accord disait que le Premier ministre devrait provenir de l’opposition, c’est là que le président Etienne Tshisekedi a été nominé Premier ministre. Et après, nous avons été driblés, parce que soi-disant le président Tshisekedi était un conflictuel.

Nous sommes repartis pour une nouvelle négociation entre Izolar (nous) et FPC (Kengo et les autres). Nous avons été une fois de plus driblés par le FPC.

Et lorsque le président Tshisekedi est rentré de l’exil, je lui fais comprendre que l’enjeu était les élections et je lui ai proposé de ne pas revisiter la loi électorale, pour ne pas donner l’occasion à Kabila de continuer le mandat. Mais malheureusement je n’ai pas pu le convaincre. Et c’est là qu’il ya eu le fameux dialogue de l’Union africaine. Mais, pendant ces temps, nous avons mis en place le rassemblement, nous avons levé l’option de ne pas participer au dialogue de la cité de l’UA, puisque c’était une occasion que Kabila voulait utiliser pour prolonger son mandat. Et curieusement, quand l’accord a été signé, on n’a pas vu cette possibilité de prolonger, au contraire, il y avait des innovations. Ils ont accepté de mettre en place un calendrier pour les élections et ont laissé les postes de Premier ministre à l’opposition.

Face à toutes ces innovations inattendues, je suis reparti voir le président Tshisekedi pour lui proposer, de prendre les postes des ministres donnés à l’opposition, avant que les autres les prennent.

Et entre temps, Kabila m’avait dit qu’il était prêt à me nommer ministre à condition de venir avec Félix Tshisekedi. Je fais part de la nouvelle au président Tshisekedi, et il était d’accord, mais pas le concerné, son fils, Félix Tshisekedi. Sa crainte était que nous puisons être fragilisé et mourir dans la politique.

Les autres cadres et moi étions convaincus et partis à la cité de l’UA, pour rencontrer le feu ministre togolais, et c’est comme ça que nous sommes entrés dans le gouvernement de Kabila comme rassemblement représenté au sein du gouvernement.

À votre arrivée dans le gouvernement Kabila, il n’y a eu qu’un seul conseil des ministres ?

Oui, malheureusement il ya eu qu’un seul conseil des ministres. Lorsque je suis entré dans le gouvernement Kabila que je croyais sérieux, je pensais trouver des partenaires politiques fiables, mais c’était de la merde. Car, pendant que dans mon école politique UDPS parlait du peuple d’abord, eux c’était le business. Donc, c’était un autre monde pour moi.

Quand vous avez quitté le gouvernement, au lieu de vous associer à l’UDPS, vous avez préféré vous associer à l’AFDC, comment expliquez-vous cela ?

Quand j’ai quitté le gouvernement, tous ceux qui étaient venus de l’opposition étaient obligés d’adhérer dans le FCC. Et chaque partie avait droit à 100.000 $ pour la campagne. Mais, j’avais préféré adhérer Lamuka, car je pensais qu’il fallait renforcer les efforts au sein de l’opposition pour faire partir Kabila.

La cause de mon refus s’explique par le fait que j’étais traqué comme d’habitude avec des histoires qui ne tenaient pas debout, la CENI avait enlevé et rejeté ma candidature, soi-disant que j’étais belge. Et, j’étais même condamné en prison pendant les 4 mois qui précédaient le début de la campagne électorale, et j’ai été libéré à deux semaines de la fin de la campagne. Et j’avais postulé et j’ai été élu le meilleur de Walikale sur les trois sièges. Donc, c’était une bonne guerre pour moi.

Et après, je suis entré dans Lamuka, où il y avait une léthargie. C’est moi qui ai battu compagne pour Martin Fayulu. Mais, le problème avec Lamuka c’était la lenteur dans la prise des décisions, les conflits entre les individus, le conflit des leaderships, la partie n’avait pas des idées claires.

Donc, je m’étais dit qu’il est temps pour un changement. Malgré que j’avais proposé à tous les dirigeants de Lamuka de se mettre ensemble ou de convoquer une réunion élargie où les chefs des partis comme nous seront associés aux prises des décisions, mais hélas ! Et, j’ai décidé de quitter.

C’est après que j’ai de moi-même décidé en âme et conscience d’aller  vers un groupement qui est structuré, qui a une vision. Et, c’est  comme ça que je suis allé voir le président Modeste Bahati, sans son invitation, en lui confessant que j’ai remarqué du sérieux au sein du parti et que mon souhait est adhéré à son parti, l’AFDC. Évidement après concertation au niveau de la Direction politique de mon parti politique UNANA que nous avons décidé d’adhérer dans l’AFDC. Voilà comment nous nous sommes retrouvés dans l’adhésion et une vision de l’union sacrée.

Au regard de votre carrière politique, quelle lecture faites-vous  sur cette nouvelle RDC made in Felix Tshisekedi ?

Il est vrai qu’aujourd’hui, il ya quand même une ère nouvelle. On sent vraiment un changement. Moi, je le disais toujours que ce pays avait des problèmes. Le premier était l’absence d’un leadership exemplaire et visionnaire au sommet de l’État. Car, on ne peut pas faire une révolution ou une réforme s’il n’ya pas un visionnaire à la tête du pays.

Deuxième chose, c’était le mauvais gouvernail. Par exemple, si vous vous rendez aux ministères du Budget et des Finances, on vous dira que les recettes de l’État de quatre premiers mois ont triplé. C’est parce qu’il ya tout simplement une dynamique nouvelle. Donc, les choses changent  d’elles-mêmes.

Alors s’il ya quelque chose que j’aime avec le président Félix par rapport à Kabila : c’est un homme conscient. Car étant à côté d’un leader, il a vu comment les gens ont souffert dans l’opposition, avec le mobutisme et le kabilisme. Et, lui a décidé de faire les choses autrement pour ne pas se retrouver dans le même panier que ses prédécesseurs.

Par exemple, le projet de 100jours qui devrait être pris en charge par le gouvernement, le ministre des ITPR, a été occupé par le président, qui avait remarqué sa représentation à haute visibilité.

Il y a de grands projets comme ça, que lui-même le chef de l’État a décidé de prendre en main, c’est-à-dire couvrir avec son propre budget. C’est comme ça que les gens ne comprennent pas comment le budget de la présidentielle était en dépassement. Ceci représente encore la différence qu’il ya entre lui et Kabila. Je pense qu’avec le président Félix Tshisekedi, on sent l’avenir.

Avec Félix Tshisekedi, c’est la première fois qu’un président parle de la revisitation des contrats miniers, sachant que l’économie de notre pays est basée sur le secteur minier. Chose que Kabila ne suivait même pas.

Mais, j’étais le premier à conseiller Kabila, en lui demandant de ne plus continuer à se battre pour le FCC. Car, il avait le droit de jouir de sa vie d’ancien Chef de l’État, et surtout que le statut d’ancien chef de l’État aujourd’hui donne l’obligation de réserve. Je suis content qu’il m’ait écouté. Et vous pouvez le confirmer avec moi qu’il ne parle plus politique.

Étant qu’un notable du grand Kivu, quel est votre mot de compassion par rapport à la situation du volcan de Nyirangongo ?

Je présente mes sincères condoléances aux familles éprouvées. Et par rapport aux pertes de vies, je pense qu’il y avait moyen que cela soit évité.

Je m’explique : grâce à la cellule de mon parti UNANA plantée à Goma, nous avons reçu l’information selon laquelle que parmi les pertes de vies humaines, il n’y avait que deux personnes âgées qui étaient décédées à cause de la lave. Mais, pour les autres, c’étaient les dégâts collatéraux, dus à l’absence de la communication, car l’OVG ne fonctionne plus pendant un certain temps. Alors que la banque mondiale avait déployé 2 millions $ pour son bon fonctionnement.

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