Réuni à Paris le 6 octobre 2025, le Conseil exécutif de l’UNESCO a élu Khaled El-Anany, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, au poste de directeur général de l’organisation. Il a obtenu 55 voix contre 2 face à son seul adversaire, Firmin Édouard Matoko, économiste congolais et ancien sous-directeur général de l’UNESCO.
Âgé de 54 ans, Khaled El-Anany devient ainsi le premier ressortissant du monde arabeà accéder à la tête de l’agence onusienne en charge de l’éducation, de la science, de la culture et de la communication. Sa nomination doit encore être formellement approuvée en novembre, lors de la Conférence générale qui se tiendra à Samarcande, en Ouzbékistan une étape considérée comme une simple formalité.
Pendant sa campagne, menée sous le slogan « L’UNESCO pour les peuples », El-Anany a promis une direction inclusive et équitable, s’engageant à « servir toutes les nations et tous les peuples » et à promouvoir l’éducation, la culture et la science comme des biens publics mondiaux. Francophone, diplômé de l’Université de Montpellier et récemment fait chevalier de la Légion d’honneur, il a bénéficié du soutien de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de la France.
Cependant, sa nomination ne fait pas l’unanimité. En Égypte, plusieurs professionnels du patrimoine ont dénoncé ses politiques jugées destructrices lorsqu’il dirigeait le ministère des Antiquités (2016-2022). Ils évoquent notamment la démolition de portions du vieux cimetière du Caire pour la construction d’autoroutes, des restaurations controversées et l’arrestation de chercheurs ayant dénoncé le trafic d’objets culturels.
À la tête de l’UNESCO, Khaled El-Anany héritera d’une institution fragilisée par le retrait annoncé des États-Unis, décision qui pourrait priver l’organisation d’environ 75 millions de dollars de contributions annuelles.
S’il est confirmé en novembre, il succédera à la française Audrey Azoulay, qui a dirigé l’agence depuis 2017.
Yasmine Alemwa Ibango