RDC-Rwanda : le Conseil de sécurité de l’ONU s’insurge contre le décalage persistant entre les efforts diplomatiques et la réalité sur  le terrain

  Les cessez-le-feu, jusqu’ici réclamés, restent un vœu pieux et la crise humanitaire s’aggrave au jour le jour dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Face à cet état de choses, le Conseil de sécurité des Nations unies a examiné mercredi 16 avril les efforts de médiation entre Kinshasa et Kigali. L’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs, Huang Xia, de retour d’une tournée régionale, a dressé un tableau contrasté : une dynamique diplomatique encourageante, mais une réalité sur le terrain toujours alarmante.

Devant le Conseil, en présence virtuelle du président du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), l’Angolais Téte Antonio, Huang Xia n’a pas caché sa préoccupation face à l’absence de progrès concrets en matière de cessation des hostilités. Il a déploré l’inefficacité des appels répétés du Conseil, des organisations régionales et de l’Union européenne.

Cependant, l’envoyé spécial a mis l’accent sur la nécessité de capitaliser sur les récents développements politiques et diplomatiques pour impulser une paix durable. Il a salué le rôle actif du président angolais, João Lourenço, dont le processus de Luanda a permis des avancées notables. Parmi celles-ci, Huang Xia a spécifiquement mentionné l’accord sur un concept d’opération pour neutraliser les FDLR et la proposition de levée des mesures défensives rwandaises, soulignant leur potentiel à apaiser les tensions bilatérales si elles étaient pleinement mises en œuvre.

La désignation du président togolais, Faure Gnassingbé, comme nouveau médiateur de l’UA a également été accueillie favorablement par l’envoyé spécial, qui a insisté sur l’importance d’une coordination accrue entre les différentes initiatives de paix.

Quant à la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a exprimé la frustration de Kinshasa face à une « impunité trop ancrée » et a renouvelé l’appel à des sanctions. Tandis que l’ambassadeur rwandais à l’ONU a réitéré les préoccupations de son pays concernant la présence de groupes armés dans l’Est de la RDC.

La session du Conseil de sécurité a ainsi mis en lumière le décalage persistant entre les efforts diplomatiques et la réalité sur le terrain. La communauté internationale semble désormais concentrée sur la manière de traduire les avancées politiques en mesures concrètes qui permettront de faire taire les armes et d’alléger la souffrance des populations civiles dans la région des Grands Lacs. La coordination des médiations, sous l’égide conjointe de l’UA et de l’ONU, apparaît comme un levier essentiel pour surmonter l’impasse actuelle.

Yasmine Alemwa Ibango

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