À quelques jours de la prise d’Uvira par la rébellion du M23 appuyée par les forces rwandaises dans le Sud-Kivu, le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a réaffirmé l’appel de la CENCO et de l’ECC en faveur d’un dialogue national inclusif.
S’exprimant à la clôture de la 15ᵉ Assemblée plénière de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC) – regroupant les conférences épiscopales de la RDC, du Burundi et du Rwanda – le cardinal a insisté sur le Pacte social pour la paix dans la région des Grands Lacs, qu’il considère comme « le chemin incontournable d’une paix désarmée et désarmante ».
Pour le Cardinal Ambongo, ce pacte vise à « toucher les racines du conflit, réhabiliter la vérité, la justice et la dignité de chaque personne humaine ». Il a toutefois reconnu, implicitement, l’inefficacité des initiatives diplomatiques précédentes, en soulignant que la prise d’Uvira démontre la limite des accords, y compris ceux de Washington, censés encadrer le processus de paix.
L’archevêque de Kinshasa appelle donc toutes les forces vives du pays et la communauté internationale à soutenir ce pacte, sans toutefois, détailler comment surmonter les blocages politiques ou sécuritaires qui ont freiné les efforts précédents.
Cette intervention souligne le rôle actif des institutions religieuses dans la recherche de solutions pacifiques, mais elle pose également la question de l’efficacité réelle de tels appels face à des acteurs armés organisés et à des tensions régionales persistantes. Le dialogue inclusif apparaît ainsi comme un objectif louable, mais dont la mise en œuvre concrète reste fragile face aux enjeux militaires et politiques sur le terrain.
Yasmine Alemwa Ibango




