Ce n’est plus un secret de polichinelle qu’un autre monde que d’aucuns qualifient de la « désoccidentalisation » pointe à l’horizon avec une nouvelle configuration, résultante de l’existence et surtout de la puissance de BRICS, une organisation intergouvernementale réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud et, depuis le 1er janvier 2024, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite ainsi que les Émirats arabes unis l’ont rejoint de plein droit.
Dans cette marche du monde en pleine mutation, la République Démocratique du Congo ne veut pas rester indifférente sans chercher à faire partie d’une manière ou d’une autre, à cette organisation visiblement déterminer à bâtir un monde plus « humain » qui séduise le reste de la planète tout en gardant la flamme envers ses partenaires et alliés.
Ainsi, à l’occasion du sommet de la mode BRICS qui s’est tenu du 3 au 5 octobre dernier à Moscou, les dirigeants du secteur de la mode de plus de 50 pays ont signé le mémorandum pour former la Fédération internationale de la mode de cette organisée, dénommée « BRICS International Fashion Federation », dans le but de changer le centre de gravité du secteur de la mode pour favoriser une mode émergente en promouvant la coopération entre les pays signataires.
Prenant part à cette grand-messe alternative parmi les responsables des semaines de la mode, les PDG des associations de la mode et du textile sans oublier les responsables des établissements d’enseignement de différents pays, la congolaise Marie-France Idikayi n’a pas manqué des mots pour expliquer l’importance dudit sommet.
Marie-France Idikayi, Initiatrice de la Fashion Week à Kinshasa, représentant son pays (RDC) à BRICS+FASHION SUMMIT à Moscou
« L’échange entre les pays est un moyen de renforcer nos industries, de promouvoir les ventes et de préserver la planète grâce à la sensibilisation à l’environnement dans le secteur de la mode. Construire un progrès durable, collecter des fonds, soutenir les talents locaux. Le Sommet de la mode BRICS+ nous a tous réunis d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer. C’est déjà une force de réussite. Une clé pour nous ouvrir à plus d’affaires », a avoué fièrement la fondatrice de la Congo Fashion Week.
Cet accord signé par toutes ces différentes personnalités à l’instar des responsables d’établissements d’enseignement d’Inde, d’Afrique du Sud, de Russie, d’Éthiopie, d’Égypte, d’Espagne, des États-Unis, d’Indonésie, de Malaisie, du Ghana, de Tanzanie, de Jordanie, d’Équateur, du Paraguay, du Kenya et d’autres pays doit donner de nouvelles tendances pour enraciner le BRICS très divers dans la nouvelle géopolitique mondiale.
La déclaration commune énonce des objectifs clés : promouvoir les créateurs locaux, défendre une mode respectueuse de l’environnement, améliorer les relations culturelles et créer un terrain d’entente pour les économies émergentes par le biais d’activités d’information et d’éducation.
Les 100 pays qui ont pris part à ce sommet souhaitent promouvoir les nouvelles technologies, préserver les identités culturelles et soutenir l’artisanat traditionnel.
« Nous nous engageons à fournir à ces visionnaires une plateforme mondiale et des événements locaux afin de garantir que leur travail créatif soit célébré dans le monde entier, indique le communiqué. Notre objectif est de promouvoir des pratiques durables et respectueuses de l’environnement, en nous efforçant de mettre en œuvre des méthodologies transparentes qui réduiront de manière significative l’empreinte carbone de l’industrie de la mode. La slow fashion, caractérisée par une consommation et une production réfléchie, sera au cœur de l’agenda du BRICS IFF », peut-on lire dans le communiqué final.
L’une des principales missions de la Fédération internationale de la mode des BRICS est de renforcer et d’élargir les liens entre les organisations de mode de différents pays.
A en croire les organisateurs du BRICS+Fashion Summit, la Fédération n’est pas une organisation fermée ; au contraire, ses membres accueillent toute personne qui partage ses principes et ses aspirations. Toutefois, une demande d’adhésion à la Fédération sera requise lorsque la structure sera formée et que le site web sera lancé.
Selon les autorités russes, la coopération avec les marchés émergents de la mode est une voie prometteuse.
« La création de cette fédération internationale est un résultat majeur du récent sommet de la mode BRICS+ à Moscou. Elle démontre une fois de plus les objectifs communs et l’important potentiel de croissance que nous avons avec nos collègues du monde entier », a indiqué Natalya Sergunina, adjointe au maire de Moscou.
Les signataires ont également affiché leur intention d’accorder une grande attention au développement des nouvelles technologies, à la préservation des codes culturels et au soutien de l’art et de l’artisanat.
Cependant, le soutien aux talents locaux, la promotion de la mode durable, le renforcement des échanges culturels et la création d’une plateforme commune pour les marchés émergents, l’information et les projets éducatifs sont là les principaux points de la déclaration commune.
Sans aucun doute, qu’on le veuille ou pas, le BRICS + Fashion Summit vient révolutionner la mode en favorisant l’émergence de nouvelles marques tout en amplifiant l’efficacité en termes d’écoresponsabilité.
Richardo Ngoyi
