La prison centrale de Kasapa, à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, est confrontée à une grave crise humanitaire. Selon l’organisation Justicia ASBL, au moins dix détenus ont perdu la vie entre le 14 et le 20 juin 2025, à la suite d’une coupure prolongée d’eau dans l’établissement.
Dans un communiqué publié le 9 juillet 2025, l’organisation de défense des droits humains rapporte que l’interruption de l’approvisionnement en eau aurait favorisé l’apparition d’une épidémie au sein de la population carcérale. Les détenus, contraints d’utiliser l’eau stagnante des tranchées internes pour boire, cuisiner et se laver, auraient été exposés à des maladies hydriques, dans un contexte marqué par une pénurie de médicaments.
Le forage existant au sein de la prison ne permettrait de couvrir qu’environ 10 % des besoins en eau pour une population estimée à plus de 2 500 détenus. Face à l’ampleur de la situation, l’administration pénitentiaire n’aurait pas été en mesure de fournir les traitements médicaux nécessaires, d’après Justicia ASBL.
Cette organisation appelle les autorités provinciales et nationales à intervenir d’urgence pour fournir des médicaments adaptés et garantir un accès durable à l’eau potable. Parmi les solutions proposées figurent l’installation de forages supplémentaires ou de bornes-fontaines alimentées par des sources d’énergie autonomes.
Cette situation met une nouvelle fois en lumière les défis structurels du système carcéral congolais, notamment en matière d’accès à l’eau, aux soins et à l’hygiène en milieu pénitentiaire.
Yasmine Alemwa Ibango
