Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a souligné la nécessité d’un leadership fort et d’une volonté collective pour instaurer une paix durable en République démocratique du Congo (RDC), à la suite de la mort de 14 soldats sud-africains dans l’est de la RDC.
Dans une déclaration publiée ce jour, ce successeur lointain de Nelson Mandela a rendu hommage aux soldats sud-africains tombés au champ d’honneur, en les qualifiant de « héros sud-africains et africains » qui ont perdu la vie en défendant les populations vulnérables de la RDC.
Plus historien que naïf, Cyril Ramaphosa a rappelé que le conflit en RDC, qui dure depuis 1996, a causé la mort de millions de personnes et le déplacement de plus de sept millions de Congolais. Pas fourbe comme son homologue rwandais, le président sud-africain dénoncé les violations flagrantes des droits de l’homme commises par les différents acteurs du conflit, notamment les attaques contre des civils, les enlèvements, les exécutions extrajudiciaires, la torture, le recrutement d’enfants soldats, le travail forcé, la traite d’êtres humains et les viols massifs.
La Nation arc-en-ciel, qui contribue à la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) depuis 1999 et qui soutient la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) déployée dans la région en 2023, réaffirme son engagement en faveur du silence des armes sur le continent africain.
En outre, ce président panafricain a souligné que la violence et les conflits en Afrique sont « l’affaire de tous les Africains », car, affirme-t-il, leurs effets humanitaires, économiques et sociaux se font sentir au-delà des frontières.
Il a insisté sur le fait que l’instabilité dans une partie du continent affecte les perspectives de croissance et de développement de l’ensemble du continent.
Pour parvenir à une paix durable dans l’est de la RDC, le président a appelé à un arrêt immédiat des hostilités et à un cessez-le-feu respecté par toutes les parties avant de justifier la présence des soldats sud-africains sur le sol congolais.
« La participation de l’Afrique du Sud en RDC est soumise à la mission de la SAMIDRC, qui a des échéances opérationnelles et une date fin », a-t-il souligné après avoir rassuré à tous que la sécurité des troupes sud-africaines reste primordiale et que tout est mis en œuvre pour qu’elles soient bien équipées et suffisamment soutenues pendant la mission.
Conciliateur que belliqueux, le président sud-africain a plaidé pour une solution diplomatique au conflit, soulignant que c’est la voie la plus durable pour parvenir à une paix durable pour la RDC et son peuple. Il a appelé toutes les parties à adhérer pleinement aux efforts diplomatiques en cours, notamment en honorant le processus de Luanda.
Pour le chef de l’Etat sud- africain une forte volonté politique et un leadership seront nécessaires de la part de toutes les parties au conflit, ainsi que le respect de l’intégrité territoriale de la RDC. Il a approuvé l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU au renversement de l’expansion territoriale par le groupe rebelle M23 et au retrait des forces extérieures de la RDC.
Le président Ramaphosa a conclu son discours en réaffirmant l’engagement de son pays à soutenir le peuple de la RDC dans sa quête de paix et de sécurité.
Yasmine Alemwa Ibango