Kinshasa/Hôtel de Ville : le gouvernement provincial fixe l’Opinion sur la nouvelle Tarification de prix des transports

Face aux multiples plaintes des usagers et aux dérives tarifaires devenues monnaie courante dans les rues de la capitale, le gouvernement provincial de Kinshasa hausse le ton. Le ministre provincial des Transports, Jésus-Noël Sheke, vient d’annoncer des sanctions financières particulièrement drastiques contre tout transporteur pratiquant des tarifs supérieurs à ceux officiellement fixés.

Désormais, toute infraction sera punie d’une amende de 2,25 millions de francs congolais, soit environ 1.000 dollars américains, en plus de la mise en fourrière du véhicule.
Une décision lourde, qui traduit la volonté des autorités de remettre de l’ordre dans un secteur stratégique, souvent critiqué pour son anarchie et ses abus.

Cette mesure renforce l’application stricte de l’arrêté du 17 décembre 2024, établissant une grille tarifaire précise pour les différentes lignes de la capitale. Parmi les prix fixés :

  • Marché de la Liberté / Kingasani / Pascal / Mikonga / Bibwa : 500 FC
  • Kinkole : 1.000 FC
  • N’sele : 1.500 FC
  • Maluku / Menkao : 2.000 FC
  • Marché Central Kingasani ya Suka / Kimbanseke : 1.500 FC
  • Marché Central Ndjili Ste-Thérèse / Masina : 1.000 FC
  • Centre-ville (Gare Centrale) Inter Gombe / Assanef / Bon Marché : 1.000 FC
  • Centre-ville Victoire : 1.500 FC
  • Centre-ville Masina / Ndjili / Kingasani II : 2.500 FC

Les transporteurs ont également l’obligation d’afficher clairement les tarifs et les itinéraires.

À Kinshasa, les transports en commun constituent la colonne vertébrale de la mobilité urbaine. Bus bondés, embouteillages chroniques, manque d’infrastructures, et surtout pratiques tarifaires arbitraires : chaque jour, des milliers de Kinois subissent la loi du marché informel.

Aux heures de pointe, le prix est doublé voire triplé, devenu anachronique, – une situation dénoncée par les usagers, souvent contraints de payer faute d’alternative.

“On ne peut pas accepter que les Kinois soient pris en otage par des pratiques spéculatives”, a martelé le ministre Sheke, déterminé à faire appliquer les mesures.

Entretemps, certains conducteurs et propriétaires de véhicules jugent la grille tarifaire trop basse, estimant que ces prix ne couvrent pas leurs charges, entre autres, carburant, entretien, tracasseries et hausse du coût de la vie.
Pour les passagers, en revanche, cette décision est perçue comme une bouffée d’air, dans une ville où le transport avale une grande partie du budget quotidien.

Le gouvernement appelle ainsi les associations de transporteurs à collaborer, pour garantir un équilibre entre viabilité économique du secteur et protection du citoyen.

Avec cette amende record et la menace de saisie des véhicules, l’exécutif provincial veut envoyer un signal fort :

« Nous ne tolérerons plus les pratiques abusives. »

Cette offensive s’inscrit dans une volonté plus large de réorganiser le transport urbain, assurer la transparence, et restaurer la discipline dans une ville où la mobilité reste un défi quotidien.

Si cette mesure est effectivement appliquée sur le terrain, les Kinois pourraient espérer :

  • Des tarifs stables et respectés
  •  Plus de transparence
  • Un soulagement du portefeuille des ménages
  •  Un climat plus sain dans le secteur des transports

Toutefois, son efficacité dépendra de la rigueur des contrôles, et de la capacité des autorités à affronter les résistances du terrain.


Entre détermination gouvernementale et réalités économiques, la capitale s’engage dans un bras de fer décisif pour l’avenir de son système de transport.

Yasmine Alemwa Ibango

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