L’élimination confirmée de Yahya Sinwar, surnommé Abu Ibrahim, l’un des derniers hauts responsables du Hamas, récemment installé à la tête de ce Mouvement islamiste et nationaliste palestinien est un coup dur et une désillusion sans précèdent depuis sa création en 1987.
Considéré comme le cerveau-moteur des attaques du 7 Octobre 2023 en Israël, Yahya Sinwar, âgé de 61 ans, a été abattu dans la soirée du jeudi 17 octobre à Rafah, dans la bande de Gaza par l’armée israélienne.
L’homme qui avait une mainmise sur Gaza, a dirigé dans les années 1980 le service de renseignement du Hamas. A l’époque, Sinwar était reproché d’organiser l’enlèvement et l’assassinat de plusieurs Israéliens et de ses compatriotes Palestiniens considérés comme « traitres » ou « collaborateurs ».
En 1989, il est arrêté et condamné à la perpétuité par la justice israélienne pour l’assassinat d’une douzaine de personnes.
Libéré en 2011 en échange d’un soldat franco-israélien, il réintègre le Hamas et gagne vite la confiance des combattants pour avoir été pionnier et prisonnier, selon eux, de la cause « juste ».
Après son élection en 2013 au bureau politique du Mouvement islamiste palestinien, il en devient le chef à Gaza en 2017.
Sa prééminence reflète une évolution vers des tactiques plus agressives, marquant un éloignement des engagements politiques antérieurs du Mouvement. L’homme de guerre a joué un rôle-clé dans la stratégie militaire du Hamas et de ses alliés, développant à la fois la défense, avec un réseau de tunnels immense, et l’attaque, avec un arsenal de roquettes fabriquées sur place.
Indubitablement, ce mouvement islamiste n’a jamais été aussi en mauvaise posture que depuis son existence.
Après la mort de son prédécesseur, Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas tué en juillet dernier à Téhéran par Israël, Yahya Sinwar qui avait pris la tête du Hamas en août dernier était devenu l’homme le plus recherché par le Tsahal.
Touché durablement, le Hamas voit ses combattants anéantis par l’armée israélienne et ses arrières ruinées.
Néanmoins, si sa mort ne signifie pas encore le déclin fin du Hamas, c’est l’Etat hébreu qui enrage des victoires et consolide sa puissance dans la région.
Toutefois, la pression de la communauté internationale sur le Hamas et l’Israël pour conclure un cessez-le-feu s’accroit pour que la vie puisse reprendre son court normal à Gaza et offrir la paix aux peuples palestiniens et israéliens qui en manquent cruellement.
Richardo Ngoyi
