Il est minuscule, rouge et noir, presque discret mais provoque des douleurs que beaucoup n’oublient pas. L’Ekonda, ce petit insecte dangereux appelé Paederus, réapparaît dans plusieurs quartiers de la ville-province Kinshasa.
Ce coléoptère saisonnier, d’une taille d’environ 10 millimètres, n’est pas un simple insecte. Lorsqu’il est écrasé sur la peau, il libère une substance toxique appelée pèlerine, capable de provoquer des lésions douloureuses, semblables à des brûlures au second degré.
Invisible en plein jour, mais attiré par la lumière le soir, il se glisse dans les maisons, les écoles, les bureaux, sans que personne ne s’en méfie. Son apparence n’a rien d’alarmant, mais le simple réflexe de l’écraser contre soi suffit à déclencher une réaction inflammatoire intense : rougeur, cloques, démangeaisons, parfois même une douleur durable.
Les habitants de Kinshasa, cette mégapole autrefois appelée Kin-La « belle », pour son environnement sain et son rayonnement fulgurant, mais devenue aujourd’hui Kin- la « poubelle » n’ont pas oublié les dégâts de cet insecte.
Par le passé, cet insecte, encore mal connu, avait causé une véritable alerte dermatologique dans plusieurs villes du pays. Cette fois, la situation semble moins critique, mais le danger reste bien réel. Les autorités sanitaires n’ont pas encore communiqué officiellement, sans doute en raison du faible niveau de gravité apparent, mais les cas recensés se multiplient discrètement.
Comment s’y prendre ?
Face à cette créature hostile à l’Homme, le geste à éviter absolument est celui de l’écraser sur la peau. C’est à ce moment que la pédérine est libérée. Il est conseillé de faire tomber l’Ekonda en douceur ou de le repousser, puis de l’éliminer à l’aide d’un objet. En cas de contact, il faut immédiatement nettoyer la zone affectée avec de l’eau tiède salée ou un antiseptique doux. L’application d’une pommade cicatrisante ou d’un traitement local peut réduire l’inflammation. Si la douleur persiste ou si une infection semble se développer, il est fortement recommandé de consulter un professionnel de santé.
Dangereux pour n’est pas être fatal !
L’Ekonda n’est pas un insecte mortel, ni porteur de maladie contagieuse, mais ses effets sont assez violents pour perturber le quotidien de ses victimes. Les lésions peuvent durer plusieurs jours et entraîner un inconfort significatif. Dans un contexte où la chaleur, l’humidité et la lumière attirent ces coléoptères, la prévention devient essentielle.
Précautions à prendre
Pour se protéger, il est conseillé de limiter les lumières allumées la nuit, notamment dans les pièces ouvertes ou peu protégées, de vérifier attentivement les vêtements, surtout s’ils ont été exposés à l’extérieur, et de privilégier les moustiquaires aux fenêtres et au-dessus des lits.
Aujourd’hui, dans plusieurs foyers de Kinshasa, la mise en garde se répand : « Attention aux Ekonda ». Ce simple rappel pourrait éviter bien des douleurs. La prudence, l’information et des gestes simples peuvent suffire à garder cet insecte inoffensif… tant qu’il n’est pas écrasé.
À bon entendeur !
Yasmine Alemwa Ibango