L’imputrescible président turc, Recep Tayyip Erdogan, à la tête du pays depuis août 2014, semble en voie pour remporter un nouveau mandat de cinq ans ce dimanche à la suite du second tour des élections.
Arrivé en tête au 1er tour avec 49,5%, il a bénéficié de l’appui décisif lui apportait par celui que certains qualifient d’ultranationaliste, Sinan Ogan, qui avait obtenu 5% des voix au 1er tour. Avec ce soutien, la réélection d’Erdogan est presque certaine.
Malgré les difficultés économiques du pays et les graves conséquences des tremblements de terre, son challenger, le chef laïque de l’opposition, Kemal Kilicdaroglu n’a pas réussi à convaincre les turcs pour avoir le soutien de la majorité.
Pour les observateurs, Recep Tayyip Erdogan est toujours populaire et a encore la confiance d’électeurs. Car, semble-t-il, beaucoup de turcs préfèrent « la stabilité » qu’il incarne.
Souvent accusé de dérive dictatoriale, en recourant à la « répression et de mettre plus de pression et de contrôle des autorités sur le peuple en général » par ses opposants, Erdogan se voit un « père protecteur ».
Il avait d’ailleurs dénoncé « les caprices méprisables de l’opposition qui encourage les jeunes turcs à frapper aux portes d’autres pays pour avoir une plus belle voiture ou un meilleur téléphone ».
De son côté, l’opposition affirme que « sa réélection ne fera que déborder le vasé ».
Premier ministre de 2003 à 2014, Recep Tayyip Erdogan a été élu à la tête du pays le 10 aout 2014 pour un mandat de 5 ans, devenant ainsi le premier président de la République de Turquie élu au suffrage universel direct.
Il sied de rappeler que dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, principalement dans les villes d’Ankara et d’Istanbul, une tentative de coup d’Etat a été commanditée par un « Conseil de la paix dans le pays », une faction des Forces armées turques que le gouvernement turc accuse d’être liée à Fethullah Gülen, apatride depuis 2017.
Dans les jours suivants le putsch, les autorités turques entreprennent une série d’arrestations et de renvois au sein des Forces armées du pays, militaires, gendarmes, dans la police, mais aussi de l’enseignement, de la justice, du secteur de la santé, des médias et du secteur privé et instauré l’état pour 3 mois.
Annoncé perdant avant le 1er tour par différents instituts de sondage, Erdogan a réussi à déjouer toutes les statistiques.
Richardo Ngoyi
