Les milliers des « creuseurs » continuent d’extirper à coups de pioches de la mine de cobalt à ciel ouvert de Shabara, dans le sud-est de la RD Congo, alors qu’officiellement, ils n’ont plus l’accès dans ce site depuis plusieurs années , ce qui revient à dire que , la RDC est emblématique de la difficulté pour remédier à l’exploitation illégale de cobalt , dont elle est le premier producteur mondial .
En effet, le pays assure 70% de la fourniture globale de cobalt, mais ses mines artisanales piètrement réglementées nuisent à l’image du secteur.
Au faite, le minerai bleu-vert, qui sert à la fabrication des batteries, des téléphones portables et des véhicules électriques, figure parmi les produits d’avenir et de transition énergétique.
Notons que, les cours sont fluctuants, mais une tonne de cobalt s’échange actuellement à quelque 50.000 dollars. Alors que, le pays assure environ 70% de la fourniture globale de ce minerai mais ses mines artisanales aussi piètres représentent une part minime (environ 5%) de sa production qui nuise à l’image du cobalt congolais.
Aux termes d’un accord conclu en 2010 avec le précédent propriétaire majoritaire, Dino Steel, les « creuseurs » étaient tolérés sur le site.
Mais, le nouveau propriétaire exige une application stricte de la loi, les artisanaux se sentaient menacés d’expulsion, « roulés, en quelque sorte », déclare M. Lungundu, actuel directeur adjoint de la « Coopérative minière artisanale du Katanga » (Comakat) qui, sept ans après, continue d’exploiter la mine, illégalement. « On ne va pas se laisser faire », affirme-t-il, estimant que les populations locales ont le droit de profiter du lucratif minerai.
Rappelons que, la réforme de 2018 du code minier de la RDC devait permettre à l’Etat congolais d’avoir un meilleur contrôle sur le commerce du cobalt, que Kinshasa avait classé parmi les métaux « stratégiques », augmentant les taxes sur le minerai industriel.
MARLEINE KANGI