A peine deux mois après sa nomination au poste d’émissaire des Etats-Unis en Haïti, Daniel Foote a démissionné de cette fonction, en dénonçant la politique de Joe Biden d’expulsions massives de migrants haïtiens vers leur pays, en plein chaos sécuritaire. C’est dans une lettre rédigée mercredi 22 Septembre, adressée au secrétaire d’Etat Antony Blinken qu’il a informé sa décision.
En effet, le représentant américain a dénoté que la politique de son pays vis-à-vis de l’Haïti reste profondément défectueuse.
« Je ne m’associerai pas à la décision inhumaine et contre-productive des Etats-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux en Haïti, un pays où nos fonctionnaires sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représentent les gangs armés contrôlant la vie quotidienne…Notre approche politique en Haïti reste profondément défectueuse et mes recommandations ont été ignorées et rejetées, lorsqu’elles n’ont pas modifiées. » A-t-il indiqué dans sa lettre de démission.
Cette démission s’avère être un coup dur pour le président américain Joe Biden, d’autant plus que sa politique est critiquée par son propre émissaire en lui claquant la porte sans autre forme de procès.
Quant au porte-parole du département d’Etat, Ned Price, il a rejeté les accusations de Daniel Foote en les qualifiant de ‘’simplement fausses’’.
« Il est dommage que, au lieu de participer à un processus politique tourné vers les solutions, l’émissaire spécial Foote a à la fois démissionné et dénaturé les circonstances de sa démission… Il n’a pas saisi l’opportunité d’émettre (ses) inquiétudes à propos des migrants durant son mandat, et au lieu de cela, a choisi de démissionner.’’ A-t-il répliqué.
Notons que depuis plusieurs semaines, des dizaines de milliers de migrants, pour la plupart des Haïtiens, s’entassent dans les villes mexicaines de Tapachula et de Ciudad Acuña, où ils vivent sous la chaleur et dans l’insalubrité et dimanche dernier, les services migratoires américains ont déjà affrété 12 vols pour renvoyer plus de 1.400 personnes dont plusieurs centaines d’enfants, dans la capitale Port-au-Prince et Cap-Haïtien.
Pour rappel, Daniel Foote avait été nommé le 22 juillet avec pour objectif de « faciliter la paix et la stabilité » et la tenue d’élections « libres et justes » après l’assassinat du président Jovenel Moïse, tué dans sa résidence privée par un commando armé le 7 juillet 2021.
