Un nouveau drame fluvial frappe encore la République démocratique du Congo. Dans la nuit du jeudi 11 septembre, une embarcation motorisée, baptisée Bokenda, a chaviré sur la rivière Baringa, dans le territoire de Basankusu (province de l’Équateur). Le bilan provisoire fait état d’au moins 86 morts, dont plus de 60 élèves, selon les premières estimations relayées par les médias locaux.
Le bateau, parti du secteur de Waka, en direction du centre de Basankusu a sombré vers 22 heures, au confluent des rivières Nsolo et Baringa. Surchargé et naviguant de nuit, l’embarcation n’a laissé la vie sauve qu’à huit passagers, repêchés de justesse par les riverains mobilisés.
« Le bilan provisoire fait état de 86 victimes, dont une majorité d’élèves. Seules, huit personnes ont pu être secourues », a témoigné Jérémie Degba, journaliste d’une radio locale.
Les causes du naufrage pointent, une fois de plus, vers des maux bien connus : surcharge, absence de mesures de sécurité, et navigation nocturne. Dans une région où les voies fluviales restent le seul moyen de transport face à l’absence d’infrastructures routières, ces pratiques mettent régulièrement en danger des centaines de vies.
Chaque année, des accidents similaires endeuillent des familles entières. L’absence de gilets de sauvetage, la vétusté des embarcations et le manque de contrôle strict des autorités transforment les trajets fluviaux en véritables loteries mortelles.
Alors que les recherches se poursuivent sur les eaux sombres de la Baringa, ce drame rappelle l’urgence de renforcer les normes de sécurité fluviale en RDC. Car derrière les chiffres, ce sont des familles brisées, des enfants disparus et une communauté plongée dans le deuil.
Yasmine Alemwa Ibango