Massacres du Rwanda/M23 en RDC: Judith Suminwa plaide pour une action internationale au CDH des Nations unies

La Première ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a fait entendre la voix de son pays devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, exhortant la communauté internationale à agir face à̀ la situation alarmante des droits humains, particulièrement dans l’est de la RDC.

Arrivée lundi en Suisse, accompagnée d’une délégation ministérielle, Suminwa a pris la parole lors du segment de haut niveau de la 58ᵉ session du Conseil, dressant un tableau sombre des violations persistantes commises par le mouvement terroriste du 23 mars (M23) appuyé par l’armée rwandaise contre les populations civiles.

Dans un discours poignant, Suminwa a dénoncé les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés sur le sol congolais. Elle a souligné́ l’impact dévastateur des violences, en particulier sur les femmes et les enfants, victimes de massacres, de déplacements forcés et de violences sexuelles utilisées comme armes de guerre. « Il est inadmissible que de telles atrocités se poursuivent sous le regard du monde, » a-t-elle déclaré avec force, appelant à une prise de conscience collective et à une réponse internationale plus robuste.

La Première ministre a mis en avant les efforts du gouvernement congolais pour restaurer l’autorité de l’État et traduire les auteurs de crimes en justice, tout en reconnaissant l’insuffisance de ces efforts face à l’ampleur de la crise.

Suminwa a exhorté́ les Nations unies et les partenaires internationaux à assumer pleinement leur rôle dans la résolution de la crise. Elle a plaidé́ pour un renforcement des sanctions contre les groupes armés et leurs soutiens, ainsi que pour une réforme du mandat de la MONUSCO afin de répondre plus efficacement aux besoins des populations vulnérables.

Insistant sur la nécessité d’un dialogue sincère au sein du Conseil des droits de l’homme, la toute première Premier ministre de la RDC a affirmé que la lutte pour les droits humains ne doit être ni sélective, ni dictée par des intérêts politiques. 

« La vie d’un enfant congolais ne vaut pas moins que celle d’un enfant ailleurs dans le monde, » a-t-elle martelé. Malgré la gravité de la situation, Judith Suminwa a exprimé́ sa foi dans la résilience du peuple congolais et la détermination du gouvernement à œuvrer pour un avenir meilleur. Elle a réaffirmé l’engagement de la RDC à respecter ses obligations internationales en matière de droits humains et à collaborer avec les institutions onusiennes pour améliorer la situation sur le terrain.

L’intervention de la Première ministre à Genève vise à replacer la crise congolaise au centre des préoccupations internationales et à obtenir des actions concrètes en faveur des millions de victimes de violences.

L’avenir dira si cet appel sera entendu et transformé en actions significatives.

Yasmine Alemwa Ibango

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