Le corps sans vie du journaliste Fiston Wilondja Mukamba a été découvert ce mardi matin dans des circonstances tragiques, à « Chez Mangaza », non loin du marché Nguba, dans la commune d’Ibanda, à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Selon plusieurs témoins, la victime avait été enlevée dans la nuit de lundi à mardi par des hommes non identifiés. Son corps, retrouvé ligoté et portant des signes évidents de violences, a été transporté en urgence dans une structure sanitaire locale, où les médecins n’ont pu que constater le décès.
La nouvelle a été confirmée par l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), section Sud-Kivu, qui exprime sa profonde consternation face à cette perte brutale. Avant d’intégrer récemment la centrale de monitoring de l’UNPC, Fiston Wilondja avait officié pendant plus de cinq ans comme journaliste technicien, monteur et vidéaste à la Radiotélévision Ngoma ya Kivu (RTNK). Il avait également exercé dans le secteur humanitaire, notamment dans plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu.
Les circonstances exactes du meurtre demeurent floues. Aucune revendication ni piste officielle n’a encore été avancée par les autorités locales. Les organisations de défense de la presse exigent l’ouverture d’une enquête indépendante, rapide et crédible pour identifier les auteurs de cet acte odieux et les traduire en justice.
Ce drame relance les inquiétudes persistantes sur la sécurité des journalistes à Bukavu, dans un climat de plus en plus tendu marqué par l’occupation de la ville par les forces rebelles du M23-AFC, appuyées par l’armée rwandaise, selon plusieurs sources sécuritaires congolaises.
Dans un contexte où la liberté de la presse est régulièrement menacée, ce nouveau crime soulève des questions sur la capacité des autorités à garantir la sécurité des professionnels des médias. Jusqu’à quand les journalistes devront-ils exercer leur métier au péril de leur vie ?
Yasmine Alemwa Ibango
